Mardi 14/10. Le ciel d'Annecy est comme la veille : couvert d'une couche de nuages à la limite (basse) de l'inversion, promise à disparaître en début d'après midi. Merci soleil. Et comble de perfection meteo-parapente prévoit un gentil petit sud ouest de 8 km/h max. Point fait avec Vito la veille (qui regrette de n'être pas dispo) : c'est le moment idéal.
Me voilà parti de Planfait à 9h45. C'est bien sûr pour la beauté du vol mais aussi pour me tester sur les 700 m de dénivelé avec mes 15 Kg sur le dos. Dur, dur. Les écriteaux indiquent 2h10 ; j'ai mis 2h30, mais dès qu'on passe au-dessus de la couche de nuage on sait que la récompense sera à hauteur de l'effort.
Arrivé vers 12h15 donc me voilà seul sur le toit du monde.

C'est couvert sur tout le lac de Veyrier à Doussard. Le roc des boeufs surgit de la mer un peu comme la crête du monstre du Loch Ness (pour ceux qui se posent la question je n'avais rien fumé). A droite du col la pointe sud des dents de Lanfon me toise l'air de dire "tu ne m'as pas encore vue d'en haut, alors la ramène pas". Et à gauche le Lanfonnet émerge aussi mais ressemble plus à une île paisible.
Une petite brise de pente alimente doucement le décollage. Il ne reste plus qu'à attendre que ça se dissipe. La fée soleil donne son coup de baguette magique dès 14h sur Perroix mais pour un 1er décollage de ce site je ne veux prendre aucun risque. J'attends donc 15 h de voir clair devant moi. Entre temps je vois arriver d'autres volants par le sentier. Le 1er est un speed flyer, la seconde est accompagnée de son chien et décollera avec lui (drôle d'idée à mon avis). D'autres arrivent encore ; ils avaient sans doute mieux estimé l'heure d'ouverture de la couche.
La pente assez forte et la brise de face font du décollage une formalité tranquille. Je pars immédiatement au nord en longeant la pointe sud des dents. L'air y est parfaitement calme ; pas une secousse, un pur bonheur. En bas, devant le décollage de Planfait, je vois la grappe qui s'échine à tenir faute de pouvoir vraiment monter (c'est encore un peu tôt). La vue depuis cette hauteur sur le relief éclairé pas le soleil de septembre est magique. Du coup j'ai juste envie de profiter du vol sans chercher à tenir. Je m'avance vers le Veyrier mais rebrousse chemin avant de l'atteindre pour poser en douceur à Perroix (pas téméraire le gars !).
Le ciel bleu parfaitement dégagé m'invite à repartir. Cette fois ce sera pour jouer avec les thermiques.
Encore !