Sur l’impulsion d' Yvon qui propose d’aller voler à la journée, nous nous retrouvons à l’atterrissage de Marlens avec Franck Gacogne et Vito qui lui arrive d’Annecy. Je suis bien content de découvrir le secteur Meruz/Marlens que je ne connais pas. Montée au col du Fer en voiture + 20 min de marche. Des voiles sont déjà en l’air, pas le temps de finir le sandwich, 11h30, Franck est déjà en l’air suivi de Yvon et Vito. Avec Yvon et Franck, nous partons à 2000m de l'arête menant au Charvin vers la dent de Cons. Nous sentons déjà bien la tendance sud annoncée. Vito a plus de mal à s’extraire. En arrivant sur la dent de Cons, les choses se compliquent. Nous sommes contrés, les thermiques pas propres du tout, pas facile de remonter au-dessus de la crête. J’ai Franck en visu quand nous traversons vers le Parc du Mouton. Vito nous annonce qu’il est posé et qu’il va voler à Annecy. Nous avons perdu Yvon de vue et la com radio avec lui n’est pas bonne. Plus tard, il nous expliquera avoir pris une fermeture « maousse costaud » sur la dent de Cons qui l’a bien ralentie et lui a demandé un peu de temps pour se remettre dans le vol. Après la traversée de la belle étoile, il se retrouve avec 4 voiles à l’ombre, bas et dans des conditions très problématiques avec le vent de face. Il retourne au Charvin. A 2700m, il se retrouve avec 65 km/h vent de cul et 13 km/h vent de face + les nuages sur les Aravis qui l’incitent à aller se poser. 


Franck et moi continuons sur la face Est des Bauges, très péniblement,  dans ce bouillon couché par le vent. L’aérologie est vraiment pourrie, je me fais bien brasser et dégueuler à 1000m d’altitude. Sous moi, les champs bien verts et accueillant de Grésy sur Isère. Deux voiles à ma gauche jettent l’éponge. Je suis à 2 doigts de faire comme eux… mais je continue péniblement épaulement par épaulement. En arrivant à l’Arclusaz, tout s’améliore, je visualise de nouveaux Franck qui, lui, a cheminé plus haut dans un vent plus soutenu en me voyant juste devant dans ses pieds. Nous terminons le plein dans du dynamique presque pur au-dessus de la dent. C’est le kiff… Ouf ! … On respire et on continue. Arrivée à Montlambert, je ressors assez rapidement et passe sur la Galoppaz , Franck perd un peu de temps, nous ne sommes plus « à vue » mais la radio marche bien et je sais qu’il me colle aux basques. A 2 reprises, quand je partage mes doutes sur le fait de pouvoir pousser jusqu’à la Savoyarde puis, plus tard, jusqu’au bout du Parmelan, il me répond en me boostant pour que je tente. TOP! Merci Franck! Vraiment la radio c’est super ! D’ailleurs dans le secteur çà discute beaucoup, j’entends Franck et Hélène sur Saint-Hilaire puis Pierre, Denis et Henri, avec qui j’échange même quelques mots, sur Aiguebelette. Ça monte bien, les parapentistes fument les planeurs dans les thermiques ;o). Depuis la Savoyarde, sur laquelle plein de voiles déboulent du Granier, le retour vers le nord poussé par le vent se fait beaucoup plus facilement. 1h15 pour 40km et arrivée au Lafonnet, en frôlant les 3000m aux barbules sur le Colombier ! Au-dessus du Lac d’Annecy, j’entends de nouveau Yvon et Vito qui « tentent de se comprendre à la radio » ;o) Nous avons dû croiser Vito qui est sur le Roc des Bœufs. 2eme balise du FAI tournée au bout du Parmelan et surprise … même avec le sud , possible de repasser sur les dents de Lanfon sans trop de soucis, ça monte même en vallée ! Survol de la tournette avec un 2800m au nuage juste avant de repartir sur la dent de Cons partiellement à l’ombre d’un gros cumulus dans les bauges. Je finis par passer par-dessus et me jette sur l’entrée de la vallée de la Tarentaise. Çà remonte à l’antenne du relais comme l’avait indiqué Franck dans la voiture à l’aller! Quand on parle du loup. Au loin, un petit point sort de "l’ombre portée" par la dent de Cons en vallée. Ce petit point maintenant dans la lumière et qui grossi, c’est Franck qui est en train de me rejoindre. Il me rattrape définitivement lors de cette dernière montée au plafond, de sorte que nous nous retrouvons à quelques 10aines de mètres l’un de l’autre à 2800m pour aller tourner ensemble au-dessus du sommet enneigé de la pointe de la grande journée. Nous profitons d’une vue panoramique à couper le souffle sur les sommets enneigés et pavés de cumuls du Beaufortain et de la Vanoise au loin. A la radio Franck annonce que son GPS indique 127 km FAI quand nous passons au-dessus du sommet, comme il le dit, de « la bien nommée ». Nous nous posons finalement après plus de 7 heures de vol à l’atterrissage de Marthod où nous retrouvons Yvon et Vito qui ont eu la gentillesse de s’occuper de la récupération des voitures.

Une journée vraiment mémorable en ce qui me concerne. Je n’avais jamais volé si longtemps ni fait autant de km. Avec, en prime, le plaisir de partager le vol avec un camarade de jeu. Nous avons d' ailleurs fait une déclaration Cfd de groupe pour le club. Validée !

Je vais m’en souvenir un petit moment. 

Ça me donnera également l’occasion de payer mon coup, un des prochains jeudi soir, pour fêter mon premier 100km ;o)

Vivement la prochaine !

Jean-Baptiste

 

La trace:  Le vol de groupe du club Tassin Parapente du 06/05/2023 | Parapente (ffvl.fr)